Pourquoi l'estimation d’un objet d'art pour une vente aux enchères peut décevoir ?
- antiopelartsestime
- 1 nov. 2024
- 5 min de lecture

Lorsque les propriétaires d’objets d’art ou de collection s’apprêtent à les vendre aux enchères, ils espèrent souvent obtenir un bon prix. Cependant, il arrive fréquemment que les estimations fournies par les experts ou les commissaires-priseurs soient bien inférieures à leurs attentes. Cet article vous explique pourquoi ces estimations peuvent paraître décevantes, comment les experts évaluent un objet, et pourquoi les prix observés en ligne ou sur les sites de professionnels ne sont pas représentatifs du montant que vous pourriez réellement obtenir en vendant un objet aux enchères.
1. Les critères d'évaluation des experts
L’estimation d’un objet par un commissaire-priseur repose sur des critères rigoureux et objectifs qui reflètent la réalité du marché secondaire. Voici les principaux aspects qu’ils prennent en compte :
Authenticité et provenance
État de l'objet
Rareté et demande actuelle
Comparaison avec des ventes similaires
2. Pourquoi les estimations sont souvent inférieures aux prix de la vente primaire
Dans le marché primaire, c’est-à-dire lors de la première mise en vente d’un objet, les prix peuvent être gonflés par la notoriété de l’artiste, la galerie qui le représente, ou des éléments spécifiques liés à l'objet. Ces prix incluent des marges destinées à couvrir la promotion et les coûts de production. Par conséquent, les œuvres ou objets vendus dans ce contexte ont souvent des prix plus élevés.
En revanche, les enchères relèvent du marché secondaire, où les objets sont revendus par des propriétaires privés. Sur ce marché, l'offre et la demande jouent un rôle central, et les acheteurs ne sont souvent pas prêts à payer des prix aussi élevés que ceux pratiqués lors de la première vente, surtout si l'objet a déjà circulé ou s'il ne s'agit pas d'une pièce unique.
3. Les différences entre les prix en ligne et ceux des ventes aux enchères
Beaucoup de propriétaires comparent les estimations des commissaires-priseurs aux prix qu'ils voient sur des sites de vente en ligne, que ce soit des plateformes d'enchères ou de vente directe. Cependant, ces prix en ligne ne reflètent pas toujours la réalité du marché.
Prix affiché vs. prix de vente réel : Les prix visibles en ligne sont souvent des prix demandés par les vendeurs, qui peuvent être très optimistes. Ces montants ne sont pas nécessairement ceux auxquels l'objet sera effectivement vendu. Il n'est pas rare que des objets restent invendus à ces prix ou soient négociés à des valeurs beaucoup plus basses.
Présence de professionnels sur le marché en ligne : De nombreux professionnels achètent des objets lors de ventes aux enchères ou sur des sites spécialisés, puis les revendent à des prix bien supérieurs. Il est courant que ces professionnels achètent un objet à un prix relativement bas aux enchères, pour ensuite le proposer à la vente deux à trois fois, voire cinq fois plus cher sur leur propre site ou dans leurs boutiques. Les prix que vous voyez en ligne sur des sites de professionnels sont donc des prix de revente, incluant la marge que ces professionnels s'octroient pour couvrir leurs frais et dégager un bénéfice.
Ainsi, si vous voyez un objet similaire au vôtre vendu pour une somme très élevée sur un site de vente en ligne, il est probable que ce soit le prix proposé par un professionnel, et non celui auquel un particulier pourrait espérer vendre directement. Cela explique pourquoi votre objet ne sera probablement pas estimé au même montant dans le cadre d’une vente aux enchères.
4. Les commissions et frais à prendre en compte
Les ventes aux enchères comportent des commissions qui sont souvent sous-estimées ou ignorées par les vendeurs novices.
Avant le COVID, les commissions étaient partagées entre acheteur et vendeur. Depuis le COVID, les commissions sont supportées par l’acheteur et représente entre 25 et 30% du prix de vente final
Cette commission inclut les services du commissaire-priseur, la publicité de l'objet et les frais d’organisation de la vente.
Ces frais sont payés en plus du prix de vente, ce qui peut freiner certaines enchères, car les acheteurs calculent le montant total qu'ils devront débourser. Cela peut influencer le prix final atteint lors de la vente et ainsi expliquer pourquoi il peut être inférieur aux attentes initiales.
Sur les sites de vente en ligne, les commissions peuvent être moindres, voire inexistantes pour les vendeurs, mais cela ne garantit pas une vente rapide ou à un prix aussi élevé que celui affiché.
5. Le rôle des professionnels dans la revente des objets d'art
De nombreux professionnels achètent des objets aux enchères avec pour objectif de les revendre à un prix beaucoup plus élevé. Leur expertise leur permet d'identifier des objets sous-évalués qu’ils peuvent restaurer, repositionner sur le marché, ou simplement proposer à une clientèle plus exclusive, ce qui leur permet de réaliser un profit important.
Achat à bas prix : Lors d'une vente aux enchères, ces professionnels peuvent acquérir un objet à un prix relativement bas, car ils connaissent les rouages du marché et savent dans quels types d’enchères investir. Ils prennent souvent en compte la commission d'achat et les frais de restauration avant de décider de leur investissement.
Revente avec marge : Une fois l'objet acheté, ces professionnels peuvent le proposer à la vente avec une marge considérable, parfois de 2 à 5 fois le prix d'achat. Cette différence de prix prend en compte leurs coûts (frais d'enchères, frais de transport, restauration), ainsi que leur expertise et le temps nécessaire pour trouver le bon acheteur.
Cette pratique explique pourquoi les prix que vous voyez sur les sites de professionnels ne sont pas représentatifs de la somme que vous pourriez obtenir pour votre objet. En tant que particulier, il est peu probable que vous puissiez vendre votre objet au même prix qu’un professionnel le revendrait, car ces derniers ajoutent une marge significative pour assurer leur rentabilité.
6. Les attentes émotionnelles des vendeurs
Les vendeurs sont souvent déçus des estimations car ils surestiment la valeur de leurs objets en raison de l'attachement émotionnel ou de l’histoire personnelle associée à l’objet. Bien qu’un objet ait une valeur sentimentale forte, cela ne se traduit pas forcément en valeur marchande.
Par ailleurs, la médiatisation de ventes aux enchères record, où certains objets atteignent des sommes faramineuses, contribue à créer une fausse impression que tous les objets d’art ou de collection peuvent se vendre à des prix élevés. En réalité, ces ventes exceptionnelles concernent des pièces rares ou d'une qualité artistique exceptionnelle, et ne sont pas représentatives du marché général.
Conclusion
Il est naturel d’être déçu lorsque l’estimation d’un objet d’art ou de collection ne correspond pas aux attentes. Cependant, les experts se basent sur des critères objectifs et réalistes, en tenant compte de l'état, de la rareté et de la demande actuelle. Les prix affichés en ligne, surtout sur des sites de professionnels, ne sont pas nécessairement représentatifs de la valeur réelle qu'un particulier peut espérer obtenir. Les professionnels achètent souvent aux enchères pour revendre à des prix plus élevés, intégrant ainsi une marge importante. De plus, il est important de prendre en compte les frais et commissions liés aux ventes aux enchères, qui affectent le montant final perçu. Adapter ses attentes à ces réalités peut aider à mieux comprendre les estimations fournies et à éviter toute déception.
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